L'inquiétante Chrysalide
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 Une approche symbolique du jeu d'échecs.

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3 participants
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hellequin
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hellequin


Messages : 24
Date d'inscription : 11/06/2012

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MessageSujet: Une approche symbolique du jeu d'échecs.   Une approche symbolique du jeu d'échecs. Icon_minitime1Jeu 21 Juin 2012, 14:52

Noblesse + duel = Jeu d'échecs

les échecs sont pour beaucoup de joueurs, un jeu intelligent et, par conséquent, un moyen d'affirmer et de développer ses facultés intellectuelles, d'aiguiser ses facultés de réflexion, d'analyse, en plus de passer un moment agréable et, bien entendu, de gagner autant que possible !

mais il faut reconnaitre qu'à ne rechercher que la victoire, on en oublie la noblesse...Noblesse aux échecs ? Qu'entends-je par là ? Tout simplement qu'il n'y a guère de beauté dans une victoire obtenue sans noblesse.

tout d'abord, il n¹est pas correct d'échanger des pièces maîtresses et de décimer ses forces et celles de l'adversaire sans que ce soit nécessaire, et qu'il en résulte un avantage vraiment conséquent. C'est gaspiller du potentiel sans raison et manquer d'égard envers ses pièces et celles de l'autre.
Il me paraît plus intéressant et plus conforme à la nature des échecs, de jouer non seulement en vue de la victoire mais, en plus, en tenant compte de toute la symbolique et de l'esthétique stratégique du jeu.
C'est là une conception du jeu qui diffère sensiblement de celle du milieu des échecs.

La manière de jouer est tout d'abord déterminée par la façon dont on considère l'échiquier, les pièces, et les déplacements spécifiques de chacune d'elles. Chaque joueur se trouve dans la position du roi à la tête de son armée. A ce titre, il lui importe non seulement de gagner la bataille, mais autant que possible en conservant le plus grand nombre d'hommes, c'est-à-dire de pièces : les siennes, bien entendu, mais aussi dans une certaine mesure celles de l'adversaire ; pas de victimes inutiles. Cette manière de concevoir le jeu se caractérise donc d'entrée par un respect des pièces des deux couleurs.
On peut ensuite aller plus loin et considérer les 16 pièces comme la représentation des diverses composantes de notre être. Par exemple, le roi représente l'esprit, et la reine l'âme.
Ce sont les principes qui dominent notre existence, notre nature spirituelle. Tous deux peuvent bouger dans toutes les directions. Le roi est cependant limité à une seule case à la fois. En effet, l'esprit est le principe vital qui dirige, ordonne l'activité de toutes les pièces, de tous les aspects de l'individu. C'est un principe éternel, il ne peut pas mourir : quand il est " mat ", la partie s'achève. L'esprit se désincarne, en quelque sorte, mais ne meurt pas. Il domine le temps, mais pas l'espace. D'où la dimension limitée de ses déplacements.
L'âme, par contre, est un principe lié à l'espace, à l'infini, qui fait le pont entre l'esprit et la matière. A ce titre elle est très active, très mobile. Mais la reine, l'âme, peut être " mangée " et mourir. Elle n'est pas éternelle.

Toujours selon cette conception symbolique, les trois pièces suivantes: le fou, le cavalier et la tour ­ représentent l'intellect, le cœur et le corps physique, c'est-à-dire notre être incarné. C'est pour cela qu'il y en a deux de chaque, le monde matériel étant celui de la polarité : bien/mal, existence/mort, etc., alors que le spirituel est un monde d'unité. Nos pensées, nos sentiments et nos actes peuvent être influencés consciemment ou inconsciemment, par la lumière ou par l'ombre.

Le fou se déplace en diagonale, il biaise, sur une seule couleur. C'est pour cela qu'il est plus efficace quand il est associé au fou complémentaire. A la cour, le fou du roi était celui dont les propos étaient un mélange de vérités biaisées, énoncées sur le ton de l'ironie, de l'humour ou de l'apparente folie. L'intellect a aussi cette tendance à biaiser, à ruser, il ne reste pas de lui-même sur le droit chemin. Et il est plus efficace quand nous utilisons conjointement les facultés respectivement analytique et synthétique des deux hémisphères cérébraux.

Ensuite, le cavalier (ou le cheval) représente le côté affectif : c'est le cœur, les sentiments. Son déplacement a d'ailleurs quelque chose d'irrationnel. " Le cœur a ses raisons " C'est la seule de ces trois pièces à se mouvoir dans huit directions dont elle est le centre . Cette menace circulaire, par rapport à celle linéaire du fou, correspond bien au sentiment qui est un monde d'émanation alors que la pensée est une forme de radiation. La pensée, comme la lumière, s'arrête à la surface des choses, leur apparence, comme le fou peut être arrêté par une pièce sur sa diagonale. Mais le sentiment pénètre les choses, va en profondeur, comme le cheval qui peut sauter par dessus les autres pièces et s'introduire au milieu des positions adverses. On ne peut pas limiter son rayon d'action.

La tour représente le corps physique, édifice en pierre, est la pièce la plus éloignée du roi, l'esprit, et elle représente bien le corps : c'est d'ailleurs la pièce la plus longue à mettre en action, mais aussi la plus puissante des trois dans la matière, puisque c'est son monde. Elle quadrille (le 4 est le chiffre de la matière) l'échiquier de façon redoutable !

Si le roi est l'esprit et la tour le corps, le roque prend à son tour une dimension symbolique très intéressante. Qu'est-ce que le roque ? Le roi avance exceptionnellement de deux case dans la direction d'une tour, et celle-ci vient se placer contre lui, de l'autre côté. Symboliquement l'esprit s'enfonce dans la matière pour permettre au corps d'évoluer plus rapidement. Ce mouvement surprenant est une illustration remarquable du principe d'involution et d'évolution. C'est parce que le roi, l'esprit, accepte d'involuer, de se limiter, que le corps physique, la tour, peut évoluer, s'élever vers l'esprit et transcender ses propres limites.

A ce propos, savez-vous qu'en tournoi les joueurs ont l'obligation de commencer le roque en bougeant le roi d'abord, sous peine d'être contraint de ne bouger que la tour, s'ils ont touché cette pièce en premier ? Cela illustre bien que l'involution précède l'évolution. Reste le pion, et ses 7 cases à franchir pour aller à dame.

Le pion est lui aussi une expression de nous-mêmes, de la volonté qui nous pousse à aller de l'avant, à évoluer. C'est le soldat ordinaire, qui a peu de moyens. Il ne peut qu'aller tout droit, sans possibilité de recul : sa marche est inéluctable. C'est seulement pour " manger " un adversaire qu'il emprunte occasionnellement une case en diagonale. Mais, malgré ses faibles possibilités, il porte en lui les germes de ce qu'il y a de plus haut. En effet, s'il persévère dans son avance jusqu'à la dernière rangée, il est promu au rang de reine. Il y a 7 cases à franchir pour atteindre cette promotion, que l'on peut mettre en parallèle avec les sept degrés dont on dit que se compose l'initiation qui conduit à la maîtrise intérieure. Un initié est son propre roi. Le fait que le pion ne devienne au mieux qu'une reine, et non un roi, indique qu'il reste assujetti à un principe supérieur, un principe divin unique, si l'on veut.

Il ne saurait être question donc, de parties " kamikaze " ou d'échanges abusifs.

Quel intérêt y a-t-il à gagner, si c'est pour régner seul, mutilé de ses propres forces ?

D'où l'importance que j'accorde à la noblesse et à l'esthétique du jeu. Il est dommage de casser la subtile construction du jeu par des échanges peu justifiables et de briser gratuitement la tension qui s'accumule sur certaines positions ! Une citation du Cid : " à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. " On pourrait ajouter qu'une victoire sans noblesse est pire qu'une défaite. Dans le passé, celui qui gagnait sans noblesse était l'objet de honte et de mépris.
A la tension de la partie s'ajoute la joie et une certaine fierté de la maintenir dans le cadre d'un code chevaleresque. Même perdue, une partie ainsi jouée laisse un excellent souvenir et de l'estime pour le gagnant.

Autre bénéfice secondaire : cette manière d'approcher les échecs déteint ensuite sur les autres activités de celui qui s'y applique. On redécouvre un code de déontologie, des notions d'estime, de dignité, de respect et de fierté que notre époque semble avoir jeté aux oubliettes. Gageons que si les PDG de multinationales jouaient aux échecs de cette façon, ils en viendraient sans doute à considérer autrement les " armées de salariés " qu'ils sacrifient actuellement sans état d'âme à leur volonté de pouvoir et à leur soif de victoires économiques.
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elshé
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MessageSujet: Re: Une approche symbolique du jeu d'échecs.   Une approche symbolique du jeu d'échecs. Icon_minitime1Jeu 21 Juin 2012, 19:23

Un beau sujet que vous nous pondez là. Et quelle ouverture en conclusion! Je gage que ce topic en intéressera plus d'un.

Comme vous l'avez bien dit, si les PDG de multinationale intégraient la spiritualité des échecs, cela nous changerait le monde!
Car s'ils ne jouent sans doute pas aux échecs sous forme de jeu, je puis vous assurer qu'ils le pratique dans la vie courante.
J'ai pû en faire l'expérience dans mon ancien job. La première fois que j'ai mis les pieds dans une collectivité territoriale je me suis dit "cela ressemble fort à un jeu d'échec dont les pièces sont carnivores et cannibales". En effet, il ne suffit pas de bouffer ou coincer les pièces de la partie adverse, il faut également surveiller ses arrières dans son propre camp. L'attaque vient d'un collègue qui voulant prendre du galon va vous passer devant, ou d'un petit pion qui va bouffer son chef pour être calife à la place du calife, ou encore du chef lui-même qui vire un pion serviable pour en mettre un autre à la place afin de satisfaire les divers copinages ou tout simplement pour s'assurer que le pion ne tentera pas d'atteindre l'autre bout de l'échiquier.
Mais ce n'est pas parce que l'on se fait virer de l'échiquier que la partie est pour autant finie. Dans les coulisses sont là les parieurs qui attendent et ceux qui tirent les ficelles, ceux qui sont sur la touche et attendent le prochain tour. On peut voir soudain ce qui se cachait derrière les différentes pièces du jeu. Sur le damier, une seule vue s'offrait depuis la seule place attribuée. En dehors, les différents points de vue sont accessibles et certaines pièces dévoilent leur jeu.
Et lorsqu'on est sur la touche, l'ombre offre la possibilité de s'exposer à la lumière en choisissant clairement un camp. En dehors des limites du sol carrelé, les règles n'ont plus court, le devoir de réserve tombe. On peut ouvertement pactiser avec l'ennemi afin de s'assurer une prochaine place sur l'échiquier lors de la partie suivante.
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Blackwood
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MessageSujet: Re: Une approche symbolique du jeu d'échecs.   Une approche symbolique du jeu d'échecs. Icon_minitime1Lun 25 Juin 2012, 14:02

Nous sommes tous des cavaliers fous prisonniers de notre tour, sur un échiquier en lutte constante entre l'ombre et la lumière.
Merveilleux.
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MessageSujet: Re: Une approche symbolique du jeu d'échecs.   Une approche symbolique du jeu d'échecs. Icon_minitime1

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