Ma petite entreprise.....

.... connaît pas la crise? (humour à deux centimes)

un petit topic sur la création d'entreprise, quel que soit le statut, pour échanger conseils, expériences et avis

Bonsoir, Elshé. Nous, qui nous situons au-delà, n'avons pas coutume de nous répandre sur des sujets particulièrement temporels comme ceux que l'actualité charrie, ni, par extension, sur la politique. Pourtant, en ce fumoir, et à cette occasion, je crois opportun de donner mon avis, délicatement (mais profondément), parce que le monde est fait de mondes ; ces mondes se tiennent sans toujours se connaître ; l'on peut se perdre par ce défaut de (sa)voir.

• Tout système est assimilable à une machine, et ses fonctionnaires à des rouages. La machine, de moyen, passe elle-même à l'état d'objet. Elle devient sa propre raison d'être. Cherchant alors à se (re)produire, elle augmente et se complexifie. Se faisant, ses rouages (parties humaines), se déshumanisent et s'emmêlent : leurs connaissances deviennent parcellaires et contradictoires, souvent lacunaires. Ce phénomène en introduit un autre : l'incertitude et la subjectivité. (Voilà qui rapproche des ténèbres, dirait-on. Mais il s'agit d'un mouvement centripète...)

• Le système dans lequel, ici, nous baignons, est un système issu de la pathologie du collectionneur (qui s'oppose au conservateur, ou au moins s'en distingue). Il s'agit, en ce sens, un jeu de monopoly, où toutes les escroqueries ont été employées par le système. Il s'agit bien d'un vampirisme. Le distingo discuté ailleurs (vampire contre vampyre) devient patent. Concrètement, l'objet du système vampirique est le drainage d'un sang représenté par la monnaie (de simples chiffres). L'identification pratiquement réalisée esprit (malade) - sang (chiffre) fait que tout a été transporté dans un monde fictionnel. Si bien que, devant l'absurdité des montants, - c'est-à-dire des esprits, les rêveurs sont en passe de se réveiller, en sueur, livides, haletant : tout est faux, mais des pactes ont été conclus. Comment donc dénouer d'atroces situations que le rêve permettait d'adoucir dans l'espoir perpétuel du joueur devant se refaire ?

• Selon moi, il n'y a plus aucune chance d'échapper à une proche et tragique échéance. Certes, il n'est nul besoin de vivre en apnée avant que la vague ne nous submerge. Mais il est temps en revanche de considérer cette vague gigantesque, alors même qu'on est en train de jouer aux cartes sur la rive. Comment ? - Ce n'est pas difficile à dire : en se situant au-delà, dans ce que j'appelle un patriotisme familial (mais qu'il serait plus judicieux de renommer ici "anatomisation" par exemple). Le temps vient où il faudra se détacher des hommes et de leurs sociétés ; vivre de rien et par ponctions sur ce corps social moribond ; s'élever bien au-dessus des préoccupations humaines pour projeter une tâche commune à notre mesure. Le temps ne sera plus au jeu...

Je suis navré, Elshé, de ma réponse : elle flétrit les projets concrets sans lesquels nous peinons à nous exprimer (nous sommes un virus dans ce sang systémique, mais c'est à lui que nous devons l'existence, en l'ignorant souvent). Elle se teinte d'une insupportable prétention. Et elle est pratiquement hors sujet...

Je ne trouve pas que votre réponse soit aussi hors sujet que vous le croyez. Certes le topic a été crée tout d'abord pour partager les informations et expériences personnelles quant à la création d'entreprise, mais quelques apports philosophiques et considérations sur la place de l'être humain au sein du monde du travail ne sont pas non plus de trop.
En effet un chef d'entreprise qui se monte est susceptible d'avoir du personnel sous sa responsabilité. Le chef d'une petite entreprise (auto entrepreneur, micro entreprises et PME...) se doit d'être souvent à la fois l'ouvrier, le comptable, le gestionnaire, le patron qui donne les ordres. Responsabilité gestionnaire et humaine. Un humain ne se traite pas comme une machine : on appuie sur tel boutons, on aura telle rentabilité. Une entreprise ne devrait pas être considérée comme une poule aux oeufs d'or que l'on peut éventrer pour se goinffrer avant d'aller s'attaquer à un autre animal.
Votre image du vampire est trés juste et a été employée par Théodore Roszak dans "La menace américaine", livre qui à la demande de l'auteur (américain) n'a pas été publié aux Etats-Unis (il est pas suicidaire le gars).

***************************

Pour revenir au mouton initial....

J'avais déjà entrepris quelques démarches d'informations auprés de la chambre des métiers en 2007. J'ai vu le montant des charges et : "veni, vidi, et reparti..."
2010 - petite reunion à la chambre des métiers. Autant l'anpe n'a que ce mot à la bouche "créez votre entreprise c'est super!" traduction *ça fera surtout baisser nos statistiques*, autant le discours de la CM est beaucoup plus réaliste, voir décourageant pour les naïfs et les trop optimistes.

J'ai donc fait mon petit calcul mental. Entre les charges, l'impôt sur le revenu qui tombe à la fin de l'année, les frais de fournitures, il faudrait (dans mon cas) que le coût de la main d'oeuvre soit supèrieur ou égal au coût des fournitures + transport par la poste. Si le coût de la main d'oeuvre est infèrieur à celui des fournitures, on perd de l'argent.
En effet, toujours dans le cas de l'auto entrepreneur entendons-nous, lorsqu'on achète la matière première on paie la TVA qui ne sera pas récupérée. Mais en plus comme les charges se calculent sur le chiffre d'affaires, lequel comprend le bénéfice + les achats de matières premières, on paie deux fois la TVA.
Officiellement un auto entrepreneur ne facture pas la TVA à son client. Officieusement, pour ne pas se retrouver, pardonnez-moi l'expression, le cul à l'air il est obligé d'intégrer le coût de la tva dans la facture sans la faire aparaître. TVA qui sera "facturée" dans la matière première mais aussi dans la main d'oeuvre en prévision de ce qu'il faudra payer plus tard si on veut garder quelque petit reste de bénéfice de son travail.

Et maintenant Roma, lequel de nous deux a le plus pourri le tableau de la pointeuse de la petite entreprise?

"positivement" votre

ps : si mon raisonnement s'avérait totalement faux, j'en serais plus que ravie

Ah !... Une fois de plus, grand merci pour la référence à Roszak : je crois les "échanges culturels" très importants (je ne connais pas) !

Il est toujours très agréable de vous (r)lire : on se demande en effet qui a le plus fané le sujet ! Je n'ai rien à compléter de mon point de vue concernant les opérations logiques : les règles sont faites pour (par) le casino.

Sur l'image de la machine, je faisais plus particulièrement référence à l'administration, en écho à votre discussion avec Ryô, sur les informations contradictoires par exemple.

Je soumets aussi cette idée : à l'époque du tout-payant, comment ne pas concevoir le rien-payant, à l'instar d'un texte où tous les mots sont soulignés, dont l'effet s'anéantit à la semblance d'un même texte où plus aucun mot ne le seraient ? Je ne vois pas pourquoi, à moins de ne plus sentir de liens, l'on arrêterait de travailler sous prétexte qu'on ne serait pas payé en retour. Quelle mesquinerie ! Quelle mentalité de boutiquier ! Aussi, je pense que la monnaie, dématérialisée au chiffre, est entrée dans l'esprit pour l'affecter viralement. Mais enfin ! Voit-on un frère demander à sa soeur d'être payé pour passer le balai ? Evidemment, on doit supposer l'idée de famille, l'idée de lignée... Mais, ici, j'ose supposer une telle velléité (pas plus, sans doute, mais ce n'est pas le plus important).

Je renvois, pour distraction, à ces extraits, notamment où "on m'a toujours dit que j'avais le pied léger". Je crois qu'il nous faut effleurer ce monde, ne pas trop s'y enfoncer... Cela dit (trop ?), il convient tout à la fois de s'y mêler habilement. L'entreprise, petite, peut se concevoir !